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Glénan, plage et danger

Octobre fantastique (déconseillé aux âmes sensibles)

  • 58 sujets
  • 697 réponses

11 nov. 2015 - 18:12

Attention : cette lecture contient des passages crus et violents. Si vous êtes sensible, peut-être vaudrait-il mieux passer son chemin.



Glénan, plage et danger



« Tu verras, les Glénan c'est magnifique. C'est la petite Tahiti du Finistère. Du sable fin, une eau turquoise ; tu n'en reviendras pas. »

Frédéric le répétait en boucle à son fils, Théo. Tous les jours il retentait la manœuvre, parfois avec de légères variantes ou des ajouts, et tous les jours il recevait des grognements gutturaux en guise de réponse négative. Frédéric était perdu. Il avait beau refaire les dix-sept années de sa progéniture il ne devinait pas le moment où leur relation s'était dégradée. Avait-il manqué à ses propres devoirs de père ? Théo était-il dans sa crise d'adolescence ? Ou subir le divorce de ses parents l'avait perturbé plus intensément que l'analyse du psychiatre présumait ? Peut-être chacune de ses raisons y trouvaient place. Frédéric savait qu'une discussion franche pourrait crever l’abcès mais ses timides tentatives pour l'entamer s'étaient soldées par des regards fuyants et un mutisme total.

Cela ne s'arrangea pas quand Frédéric eut une nouvelle compagne. De plus de dix ans sa benjamine, Camile était la dernière commerciale entrée dans l'entreprise – habitée d'une gouaille à toute épreuve ainsi qu'armée d'un air confiant elle avait vite attiré l'attention du père divorcé. Manifestement, cela n'avait pas plu à Théo, il n'acceptait pas que son père connût une autre femme que sa mère. Il s'était recroquevillé à l'intérieur de sa bulle, résolu à ne pas affronter son chagrin. Frédéric ne lui connaissait que peu de passions par ailleurs : il avait arrêté le sport, ne voyait pas d'amis, n'écoutait pas de musique, ne lisait pas. Ce père quadragénaire constatait avec tristesse que Théo restait dans sa chambre sur son ordinateur. Internet était devenu son refuge, le moyen de vivre sans angoisse.

Frédéric se rassurait en disant que le comportement de Théo disparaîtrait. Il vieillirait et aurait des responsabilités, il comprendrait alors ce qu'un adulte devait faire, que sorti de sa grotte et le museau hors du bol de céréales le monde tournait pendant que la boîte aux lettres se remplissait de factures. Le père et le fils se retrouveraient.

Le stéréotype de l'adolescent gothique accro à l'écran convenait à Frédéric. Élevé à la dure par des parents ouvriers il avait choisi d'offrir une éducation plus souple à son fils, et s'il ne cédait pas à tous ses caprices d'enfant unique il ne rechignait pas à lui accorder le confort de la technologie du XXIème siècle. Frédéric s'en mordait les doigts, s'agitait la nuit jusqu'à se poser de nouvelles questions : et s'il avait été trop laxiste ? Après tout, il en avait souffert mais s'en était tout de même tiré avec ce qui lui avait été inculqué. À trop passer au crible le passé il délaissait le quotidien.

Frédéric était un bon père, ce qu'il refusait d'entendre malgré la persévérance de Héloïse. Sa nature douce faisait qu'il criait rarement, à tel point que son ex-femme l'avait traité de « couilles molles » lors de leur séparation. Elle était partie en compagnie du chat, de la voiture, du téléviseur du salon et du lit deux places de la chambre à coucher. Frédéric ne s'était pas appesanti sur ce meuble, il n'avait pas souhaité dormir là où sa femme et son amant avaient batifolé. Par contre il gardait en travers de la gorge l'enlèvement de Duc, le bleu russe qu'il affectionnait tant. Jamais elle ne l'avait aimé, il lui fallait simplement une victoire à laquelle se raccrocher puisque le juge aux affaires familiales ne lui avait pas accordé la garde de Théo.

L'idée de visiter les Glénan provenait de Héloïse. Un bol d'air marin ferait du bien à cette famille recomposée ; une occasion de créer des souvenirs et de s'amuser tous ensemble, ce qui était également un bon prétexte pour cette bretillienne avide de découvrir les îles et côtes de Basse-Bretagne. Convaincre Frédéric ne fut pas trop ardu, la fragilité du projet portait plutôt sur l'élément récalcitrant : Théo.

Une semaine de promotion de l'archipel paradisiaque n'ayant pas produit les effets désirés, Frédéric passa aux menaces. S'ils ne partaient pas à trois, internet serait coupé. Étrangement, Théo ne pesta pas, pas plus qu'il ne claqua de porte, comme l'attendait Frédéric. Il se contenta de fixer son père d'un œil noir, de grommeler et d'articuler la sentence suivante : « D'accord. Tu l'auras voulu. »

L'affaire fut donc réglée. Ils partirent le samedi suivant en début de matinée. Ils profitèrent d'être arrivés de bonne heure à Fouesnant pour se baigner – du moins Héloïse et Frédéric – à la plage du Letty avant de déjeuner près de la cale de Beig Meil où ils embarquèrent sur la vedette qui les emmèneraient à destination.

Le bateau largua les amarres et s'éloigna de la terre. Les passagers étaient pour la plupart à l'extérieur, sur les deux ponts arrières à s'émerveiller de la beauté paisible de la mer. Touristes et bretons prenaient des photos, tandis que quelques-uns scrutaient les eaux, espérant qu'un dauphin ou un phoque téméraire s'approchât du navire. Bien qu'il n'en fût rien, cela n'empêcha pas les passagers d'apprécier la traversée. Sauf en ce qui concernait Théo. Assis à l'écart sur un banc du pont inférieur – abrité des intempéries mais pourvu de larges baies vitrées –, Théo ruminait ses pensées, le visage contrarié. Frédéric, appuyé sur le bastingage, observait régulièrement son fils.

— Au moins tu as réussi à le bouger, félicita Héloïse, aussi occupée à enlacer son homme.
— Si c'est pour le voir tirer la tronche jusqu'à ce soir est-ce que ça en valait vraiment la peine ? soupira Frédéric.
— Tu es trop dur. Qu'il boude ici ou à la maison ça ne change pas tellement, rétorqua-t-elle sournoisement. Et puis c'est important que vous ayez une activité tous les deux. Tu pourrais lui demander s'il joue à des jeux vidéos.
— Pour que je m'y mette avec lui ?
— Pourquoi pas ?
— Je ne sais pas si ses loisirs sont ma tasse de thé..., avança Frédéric.
— Arrête un peu, tu ne sais même pas ce qu'il fait.
— Figure-toi que j'ai réussi à accéder à son historique une fois, il avait oublié d'éteindre son PC avant d'aller chez sa mère. Ben, ça m'a fait tout drôle.
— Quoi ? Apprendre qu'il regarde des pornos ? demanda Héloïse avec un sourire malicieux.
— Même pas. Des sites bizarres traitant du mysticisme des civilisations précolombiennes. Je ne te raconte pas le délire.
— Un bon porno ça peut être amusant parfois, glissa Héloïse à l'oreille de son compagnon, un brin enjôleuse.

Frédéric ne réagit pas immédiatement, se demandant s'il avait bien entendu ce qu'il venait d'entendre et si oui, ce qu'il fallait répondre. Devant son hésitation, la jeune trentenaire éclata de rire. Frédéric rougit et finit par sourire à son tour.
— Tssss, tu ne m'écoutes pas, se défendit-il maladroitement.
— Mais si. Je peux faire les deux à la fois, je te le rappelle. Vous êtes juste si — manipulables, vous les hommes. Tu disais qu'il allait sur des sites occultes.
— Oui. Tu trouves ça normal ?
— Qu'est-ce qui est normal de nos jours ? botta en touche Héloïse.
— Tu ne m'aides pas, ma chérie.
— Je sais. Théo est peut-être un tantinet chamboulé mais ça ne fait pas de lui un adolescent anormal. Entre les gosses qui sniffent de la cocaïne par cuillerées entières – et j'en ai connu des comme ça ! –, les casseurs abrutis et Théo qui reste dans sa chambre, je sais lequel choisir.

Frédéric se laissa le temps de la réflexion. Il se gratta le menton et en profita pour surveiller à nouveau son fils. Leurs regards se croisèrent. Celui de Théo était froid ; ses yeux bleus glacials contrastaient avec la chaleur réconfortante de la mer éméraldine qui claquait contre la coque de la vedette. Frédéric détourna la tête, gêné. Troublé que son fils le regardât d'une telle manière, empli de fureur, et de colère ?

Il fut extirpé de ses propres considérations par le guide du navire. Une terre était en vue ; ils approchaient de Saint-Nicolas, l'île principale de l'archipel des Glénan.

Ils débarquèrent peu après ; la traversée avait pris une petite heure. Les continentaux furent conquis à l'instant où ils posèrent pied sur le béton du quai. On ne leur avait pas menti : la Bretagne possédait bel et bien un bout de Polynésie. Les vacanciers se félicitèrent de leur venue et ne regrettèrent pas les trente euros dépensés. Ils remontèrent groupés l’embarcadère, pressés de découvrir ce qui pouvait les attendre dix mètres plus loin.

Frédéric et sa famille n'avancèrent pas. Le nez dans la brochure, Héloïse lisait les informations puis essayait de les faire correspondre aux bâtiments. Le premier qui leur faisait face accueillait une demi-douzaine de parasols et plus du triple de personnes ; il surplombait une enceinte faite de pierres que la mer atteignait.

— C'est le restaurant Les Viviers ça, non ? demanda à Héloïse à son compagnon.
— Oui. Il est tenu par les Castric depuis plus de quarante ans.
— Tu sais ce qu'est un vivier, Frédéric ?
— Un vivier est un réservoir pour poissons ou crustacés. Ça permet de les conserver vivants en attendant que quelqu'un vienne les chercher.
— Je le savais, c'était pour voir si toi aussi.
Frédéric sourit de sa mauvaise foi, il ne se retint pas d'en rajouter :
— Bien sûr, petit homard blond.
Héloïse se retourna, plaça une main autour de la bouche afin de simuler la révélation d'un secret.
— Il en sait des choses ton père.
— Et il en ignore beaucoup d'autres, rétorqua un Théo placide.

Frédéric haussa les épaules et ricana. Il ne poursuivit pas, mais voyant que Héloïse allait répondre à l'adolescent effronté il lui posa la main sur l'avant-bras. Les lèvres pincées, elle ravala sa remarque. Frédéric reprit ses explications, il pointa tour à tour les maisons restantes.

— Tout à gauche c'est le Centre International de Plongée, à sa droite c'est le second restau' de l'île : Le Sac de nœuds. À droite de Chez Castric, il y a les chambres d'hôtes.
Il montra une plage oblongue encore plus à l'est.
— Tu vois ce banc de sable blanc ?
— Wouah, poète en plus de ça..., murmura Théo.
— Je le vois, dit Héloïse.
— Et ben il relie l'île de Saint-Nicolas, sur laquelle nous sommes, à l'île de Bananec quand il n'y a pas de marée trop grande. C'est sur cette dernière que l'École nautique des Glénans – avec un « s » – est implantée.
— Passionnant...
Ce fut à Frédéric de se retourner vers Théo.
— Écoute, je suis content que tu sois ici et que tu parles, mais être blessant ne t'apportera rien du tout, Théo.
— Non, mais c'est bien. C'est une jolie île. Par contre on ne va peut-être pas rester sur le quai pendant des heures, si ? Je commence à avoir mal à la tête.
— On va se mettre en route. Dans la politesse et la bonne humeur.
— Oui, papa.

Père et fils se toisèrent. Frédéric avait l'avantage de la taille et de son âge. Un enfant de dix-sept ans n'allait pas dicter sa loi à deux adultes. Pourtant Théo dégageait une aura particulière en plus de son attitude défiante.

Le soleil au-dessus de la forte tête éblouissait de plus en plus Frédéric. Il fronça les sourcils et résista de toutes ses forces pour ne pas cacher l'astre. Les traits de Théo s'estompèrent, il n'y eut plus que des cheveux noirs encadrants une face sombre, sinistre et sans émotions. Rebelote, Frédéric craqua.
— Bon..., en avant, annonça-t-il d'une voix mal assurée.
Il fit demi-tour et se mit en marche.

L'étoile perdit de son intensité, lâchant son emprise sur la vision de Héloïse. Avant de suivre son ami elle put voir Théo sourire à pleines dents. Il avait les pupilles complètement dilatées ; Héloïse n'avait jamais vu une mydriase si importante. Surtout par une lumière d'été.

Théo acheva sa démonstration de joie. Il retrouva son apathie coutumière, fouilla une de ses poches et posa une paire de lunettes de soleil sur son nez. Il redevint lui-même, ou tout du moins l'enveloppe morne qu'il occupait.

Ils passèrent rapidement devant les restaurants et filèrent vers le petit sentier battu par des milliers de personnes qui menait au nord de l'île. Le mercure était tel que Héloïse et Frédéric ne se firent pas prier pour aller se baigner. Théo avait refusé l'invitation de les accompagner en secouant la tête. Il préférait rester habiller sur la plage, assis, à garder les affaires. La température ne semblait pas l'incommoder outre mesure, alors que ceux qui demeuraient comme lui sur le rivage suaient.

Frédéric et Héloïse nageaient ensemble. Sous l'impulsion de la seconde ils s'étaient écartés des autres baigneurs. Elle se colla contre son amant, ses lèvres embrassèrent sa gorge tendrement. Frédéric fut surpris par ce doux assaut mais sentant les doigts de son amie qui remontaient le long de sa cuisse il ne fit rien pour l'interrompre. Il enserra davantage sa compagne lorsqu'elle s'insinua entre eux, agile et désirable. Elle devint un strigile ; leurs corps se réclamaient. L'ardeur l'emportait en même temps que l'exaltation. Ils frémissaient d'envie. L'amour les unit, délicatement, mais avec insistance. Puis la mer gagna la graine de leur appétit.

Ils reprirent leur souffle, se sourirent avec complicité avant de s'embrasser. Ils se séparèrent ensuite, chacun reprenant ses esprits. Frédéric récupéra le premier le sens des responsabilités.
— Théo va bien ? s'interrogea-t-il en plissant des yeux pour apercevoir son fils.
Héloïse, qui avait une meilleure vue que le quadragénaire, le rassura :
— Il va bien. Il n'a pas bougé d'un pouce. Ce qui n'est pas très malin en soi, avec le cagnard qu'il y a il va finir par se déshydrater.
— On remonte sur la plage, Héloïse ?
— Déjà ? La mer est tellement chaude, précisa-t-elle en rentrant le menton. Profite un peu.
— C'est vrai qu'elle est bonne.
Ses yeux pétillaient.
— Mais ?
— Mais Théo avait mal au crâne tout à l'heure et je ne veux pas qu'il fasse une insolation. Et le connaissant c'est un coup pour qu'il le ressorte plus tard pour éviter de passer du temps dehors.
— Bon, bon. Je te suis, papa poule.
Ton papa poule, compléta Frédéric, joueur.
— Rattrape-toi. Tu verras ce soir.
— Des promesses, toujours des promesses.
Héloïse poussa gentiment Frédéric en riant.
— Allez, bouge.

Ils rejoignirent Théo. Il n'avait pas bougé d'un poil, si ce n'était l'expression goguenarde qu'il affichait.
— Ça va, mon fils ? s'enquit Frédéric tout en se séchant à l'aide de sa serviette.
— Impec'.
— Tu t'es hydraté ? Ça cogne dur aujourd'hui. On est largement au-dessus des normales de saison.
— Pour cogner ça cogne, s'esclaffa-t-il. Même la mer avait des remous tout à l'heure. Vous n'avez pas vu ?
— Non, s'empressa de répondre son père.

Frédéric entreprit d'étendre avec adresse sa sortie de bain, de sorte que le moins de grains de sable possible n'y figurent.

Profitant que son père soit occupé ailleurs, Théo abaissa ses lunettes sur le bord de son nez et détailla longuement Héloïse. Mal à l'aise, elle attrapa à son tour sa serviette afin de cacher ses courbes.

Il ne devait pas la considérer de cette façon, pensa la jeune commerciale. Même si aucun d'eux trois n'appréciait le terme, elle était sa belle-mère, non l'objet de ses pulsions hormonales d'adolescent pubère. L'idée qu'il fantasme sur elle la fit frissonner.
— Tu as attrapé froid, Héloïse ? étudia Théo. Étonnant, avec cette chaleur abrutissante, le sable brûlant, le torride branlement de l'eau, le courant diablement chaud de la dérive nord atlantique, ce vent tiède plein de la suffocation des aoûtiens...

À mesure qu'il faisait son énumération, Héloïse en constatait, voire en subissait, chacun des effets. Elle perdit d'abord tout énergie, assommée par le soleil. Puis elle jeta sa serviette pour s'y réfugier, à l'abri des minuscules piques embrasées de l'arène de la plage. Ses jambes ne la portèrent plus et elle tomba à genoux. Sa libido grandit soudainement, elle enfla sans discontinuer ; une sensation de toucher, d'emprise, la prit. Son plaisir était unique. Lorsqu'elle eut un orgasme, l'océan bouillonnait et les vacanciers tombaient les uns après les autres face contre terre. Les larmes de joie et de terreurs qu'elle pleurait s'évaporaient sur ses joues.
— Héloïse ! hurla Frédéric.

Il se rua sur sa femme. Bien qu'il ne comprenait pas ce qu'elle venait de ressentir, il voyait par contre très bien la désolation qui s'installait sur l'île.

L'enfer s'abattait. Les buissons étaient en feu. Les flammes qui les dévoraient se trémoussaient en de rougeoyantes ballerines moqueuses. Les petits rats n'en finirent pas là : ils s'emparèrent aussi des morts étalés sur la plage. Les dépouilles leur appartenaient ; ils délaissèrent donc le trio encore vivant.

Frédéric était stupéfait. Il peinait à agir autrement qu'en se plaquant contre Héloïse. Sa peur avait rigidifié ses bras, il la ceinturait trop fort et lui comprimait les côtes. Malgré cela, elle n'avait aucune réaction. La tête en arrière, le cou dangereusement tendu, elle paraissait contempler le ciel alors qu'elle était entre deux mondes. Perdue, déchirée par une jouissance qui perdurait et une panique insupportable. C'était au-delà des sens et du temps. Chaque partie d'elle souffrait et en demandait davantage à la fois. Elle savait qu'elle devait vite revenir sur l'île avant de ne plus en être capable. Frédéric allait lui briser les os. Mais était-ce pour autant la solution ? Abandonner ce qu'elle éprouvait c'était se donner à nouveau en pâture à Théo, car il était le responsable de tout cela. Aucun doute là-dessus. Comment avait-il entrepris ces gestes macabres et pourquoi n'étaient pas des raisons suffisantes pour l'affronter. L'océan était entré en ébullition par sa volonté. Il avait des pouvoirs inimaginables, valait mieux l'éviter.

Un autre orgasme la récompensa. Elle hoqueta de bonheur.

Frédéric quitta enfin sa stupeur grâce à Héloïse. Il relâcha son étreinte et l'appela. Rien.
— Aide-moi, Théo ! supplia son père. On doit la sauver !
— C'est ce que je fais, susurra l'intéressé. C'est ce que je fais. C'est bientôt fini.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— Son amour se consume. Elle sera à moi ensuite.
— Ferme-la !
Frédéric beugla de toutes ses forces. Les postillons qu'il cracha involontairement disparurent au milieu de leur course sans atteindre Théo.
— Regarde-moi, papa !

Il obtempéra à contre-cœur. Le blanc des yeux de son fils avait entièrement disparu, deux morceaux de charbon les avait remplacés. En plus de cela il jubilait. Théo n'avait pas été aussi heureux depuis longtemps.

— Tu ne la mérites pas. Comme tu ne méritais pas maman. Tu dois être seul, tu comprends ? Héloïse sera à moi ; je m'occuperai bien d'elle. Tous les deux, pour la vie. Une longue existence empli d'extase.
— Ne fais pas cela ! Tu es dément, reprends tes esprits... s'il te plaît...
Les supplications du père ne firent qu'encourager la liesse du monstre.
— Ne lui fais pas de mal, Théo.
— Oh oh. Trop tard pour ça. Elle y prend déjà goût.
— Libère-la tout de suite ! exigea l'amant désespéré.
— Tu sais quoi ? Héloïse va décider d'elle-même de son avenir.

Il mit un terme à son emprise sur la belle femme blonde torturée. Elle chuta en avant mais fut retenue par Frédéric qui la coucha tendrement sur la serviette. Il lui caressa les cheveux et lui sourit tristement.

— Héloïse...
— Frédéric..., murmura-t-elle faiblement.
— Ne dis rien, repose-toi.
— Non... Protège-moi de lui.
Théo perdit de sa superbe. Il souffla par le nez, énervé.
— C'est comme ça que tu me remercies ? Tu as bien profité de mes largesses et maintenant tu me jettes ? Aargh. Je vais te briser ; tu m'imploreras de te prendre et de t'emmener de l'autre côté pour toujours. Les délices que tu y trouveras seront de loin plus profonds que ce que tu as connu ici.
— Frédéric...
— Oui ?
— Tue-moi, ordonna Héloïse.
— Non, non. C'est impossible. Je ne peux pas. Ne me demande pas ça, mon cœur.
— Tue-moi.
— Vas-y, tue-la, papa, se moqua le démon. Prouve-lui que tu l'aimes.
— Il n'y a pas d'autre échappatoire, Frédéric. On ne peut rien contre lui. C'est la seule manière de fuir.
— Je refuse !
— Allez, vite fait bien fait. Comme dans l'eau tout à l'heure, nargua Théo. Ça te connaît d'habitude.
Il fit non de la tête. Les larmes coulaient désormais, signe que les conditions météorologiques étaient revenues à la normale. Plus de sable transformé en braise ni de flammèches infernales.
— Si tu ne le fais pas il m’enlèvera à toi.
— C'est horrible ce que tu me demandes de faire. Ne m'oblige pas. Comment je pourrai vivre après ?
— Et moi ?
— Je n'ai pas ton courage, Héloïse...
— Fais-le, insista-t-elle.

Finalement, il l'étrangla. Il compressa sa gorge de ses mains. Elle s'agita et tenta de reprendre son souffle mais ne lui résista pas. Frédéric se maudit durant la minute que le meurtre dura. Leur baiser d'adieu pesait son poids moralement. À travers les lèvres qu'il venait d'embrasser s'extirpait la vie d'Héloïse par des râles saccadés. Il l'aimait profondément, ne pouvait imaginer sa vie sans elle, sinon en perdant l'envie de la poursuivre. Et voilà qu'il détruisait celle qui était irremplaçable. Il devrait la suivre. Oui, il la suivrait. Le remords s'allégea quelque peu.

Héloïse était immobile. Frédéric se lamentait. Théo ricanait.

— Félicitations, papounet. Tu as vraiment fait ce qu'il fallait. Bravo. Travail impeccable. C'est sûr que tu lui as rendu un grand service là.
Frédéric attaqua son monstre de fils. Il s'élança sur lui et le plaqua au sol. Il gronda comme un animal. Il était fou. Il tuerait encore, une deuxième fois, puis une dernière.
— C'est de ta faute ! tonna-t-il en cognant Théo.
Ses poings martelèrent le visage de son fils, mais aucune blessure n'apparut. Le seul sang qui ruisselait était celui de Frédéric. Ses coups rencontraient un véritable mur.
— Hey, c'est toi qui l'a tuée. Pas moi.
Le quadragénaire abattu beugla à se casser la voix. Quand il fut trop fatigué pour continuer à frapper, il rampa jusqu'à Héloïse. Ses doigts ensanglantés la marquèrent.
Théo se leva, marcha lentement. Il étendit son ombre sur ce qu'il restait du couple.
— Mais qui a dit que c'était terminé ?
Théo sourit.
Héloïse prit une une grande inspiration. Son cœur battait.
— Prêts pour une nouvelle manche ?



______________

Les choses sur lesquelles j'aimerais principalement avoir un avis :
– Le style est-il assez fluide et la construction des phrases varie-t-elle suffisamment ?
– La fin, à revoir ou non ? Trop précipitée ? Bien amenée ? La nouvelle peut-elle se passer des explications sur la nature des pouvoirs de Théo ?

Voilà pour les grandes lignes. Si d'autres points pêchent, je suis évidemment preneur. Merci (:


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Message posté le 20:31 - 11 nov. 2015

C'était super agréable à lire, ça s'est vraiment lu tout seul.
J'ai peut-être buté sur le premier "de Héloïse", étant habituée à dire et écrire "d'Héloïse".

J'ai vraiment beaucoup aimé, la fin aussi. Juste peut-être la surprise du père peut-être trop légère ? C'est peut être juste mon ressenti à moi. En tout cas c'était super. Je n'ai pas décroché jusqu'à la fin (dixit la fille qui décroche facilement)

Voici des petits oublis en spoiler que j'ai relevé, du moins je pense.

  • 24 sujets
  • 615 réponses

Message posté le 21:49 - 11 nov. 2015



De plus de dix ans sa benjamine, Camile était la dernière commerciale entrée dans l'entreprise – habitée d'une gouaille à toute épreuve ainsi qu'armée d'un air confiant elle avait vite attiré l'attention du père divorcé.
c'est pas héloise?


Oui. Tu trouves ça normal ?
manque un tiret


Frédric se laissa le temps de la réflexion.


Héloïse se retourna, plaça une main atour de la bouche afin de simuler la révélation d'un secret.
autour

— Et ben il relit l'île de Saint-Nicolas, sur laquelle nous sommes, à l'île de Bananec quand il n'y a pas de marée trop grande. C'est sur cette dernière que l'École nautique des Glénans – avec un « s » – est implantée.
c'est pas "relie" du verbe relier?


Le soleil au-dessus de la forte tête éblouissait de plus en plus Frédéric. Il fronça les sourcils et résista de toutes ses forces pour ne cacher l'astre.
Pas comprendre ce qu'il se passe exactement.

Tu as attrapé froid, Héloïse ? étudia Théo.
manque un tiret


— C'est comme ça que tu me remercies ? Tu as bien profité de mes largesses et maintenant tu me jettes ? Aargh. Je vais te briser ; tu m'imploras de te prendre et de t'emmener de l'autre côté pour toujours.
"imploreras"


Thé sourit.





Pour moi, ça va trop vite. J'étais perdue. J'aurai voulu plus de description, là j'avais l'impression d'être dans une pièce de théâtre. Autant le début était bien amené, autant à partir de la plage, ça se bouscule. je sautais d'une phrase à l'autre sans toujours arriver à les relier.

Voilà pour mon ressenti.

  • 15 sujets
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Message posté le 10:56 - 13 nov. 2015

Cher Colonel Reyel,

Cette nouvelle est plutôt plaisante à lire.

Sur l'aspect stylistique,

ressassait son argumentaire, parfois avec de légères variantes ou des ajouts


Je trouve l'usage d'un mot comme argumentaire dans une description assez pesant. Tu es dans la description, la narration, l'usage d'un vocabulaire rhétorique semble mal approprié.

que ce que le psychiatre


Triple combo. Ce genre de subordination mérite une reformulation.

peut-être y avait-il un peu de chacune de ses raisons


Exactement le même problème. L'usage abusif de mots satellites à la sémantique; en réalité le seul mot important c'est "raisons". Tout le reste pourrait sans doute être résumé en un groupe nominal de trois mots maximum.


savait pour toute chose que Théo restait


L'usage du mot "chose" est généralement le dernier recourt; associé à une subordonnée, ça le rend inefficace. Une reformulation serait bien venue pour éviter sa lourdeur.

Frédéric se rassurait en disant que le comportement de Théo disparaîtrait


L'expression "en disant que", me dérange. Plutôt en "en se disant" mais cela devient un peu désagréable à l'oreille. Un synonyme de "penser" plutôt non ?

avec ce qu'on lui avait inculqué


"On" est un con. Couplé à l'expression "avec ce que", triplette de mots de transitions, ça alourdit le style.

et de s'amuser tous ensemble. Ce qui était également


Subordonnée, donc virgule selon mon opinion.

bouta en touche


L'esprit rugby qui me hante, me dit qu'on dit plutôt botter en touche. Est-ce que le mot bouter est délibéré ? (c'est possible aussi).

remontèrent groupés l’embarcadère


Je suppose qu'il manque le "sur". J'ai noté quelques petites fautes (oubli de mots ou orthographe mais je pense qu'une relecture ou qu'une personne sera à même de t'en donner l'exhaustivité).

une main atour de la bouche


Petite coquille.

plage oblongue


Je trouve, mais c'est une sensation tout à fait personnel, que l'usage de l'adjectif oblong se marie mal à une plage.

mais être cinglant ne t'apportera rien du tout


Le mot cinglant est très joli. Mais je doute que son usage à l'oral soit une réalité. Plus généralement (je ne ferais pas de commentaires sur chaque élément des discours), les dialogues ont un ton un peu soutenu, un peu trop mais c'est purement une sensation personnelle. Une tension, dispute, devrait être plus prégnante dans les phrases des personnages.


es lèvres embrassèrent sa gorge tendrement


La gorge ? Le cou plutôt ? Tu peux dire la gorge, c'est ton choix, mais d'un certain point de vue sensible, on dirait une petite imperfection.


d'étendre avec adresse sa sortie de bain


Sa serviette ?

Les petits rats n'en finirent pas là


C'est à partir de là que tu vas trop vite. Si les petits rats n'en finirent pas là, c'est qu'ils avaient déjà commencé quelque chose. Or, les petits rats apparaissent là, soudainement, sans une transition ou une phrase d'accroche. A partir de là, j'ai trouvé que tout allait trop vite.

Plus globalement, j'ai apprécié l'idée de ce texte et sa tournure générale. C'est assez fluide malgré quelques lourdeurs dus à des imperfections, et ça se lit tranquillement derrière un bureau au travail. Au vue de l'avertissement initial, je m'attendais à vachement plus violent et glauque, mais ça va. Pour aller plus profondément, j'ai trouvé que la chute était bien trop rapide. Tout change du blanc au noir très soudainement, trop peut être. Ma sensation me dit, oula, ralentis, prend ton temps, fais mourir doucement les gens. On a l'impression qu'Héloïse comprend bien trop vite l'origine du problème. En moins d'une minute de lecture, elle demande à ce qu'on la bute. La première réaction dans ce genre de circonstances, c'est d'être interloqué, de chercher, de regarder, c'est la peur, voire la terreur. Frédéric la ressent par opposition au châtiment d'Héloïse. Oui. Mais allonge l'agonie, fais la plus "crescendo". Il faut que la tension monte vraiment avec l'explosion. Dans l'idée c'est bon, mais dans la réalisation, tu te précipites trop.


Tr0n, Dieu, ou Sainte Catherine (parce qu'elle est so cute).
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Message posté le 17:29 - 13 nov. 2015


J'aime assez l'essence et l'envie de ce texte, c'est une bonne nouvelle fantastique. En revanche je suis d'accord avec Grendelor et Tr0n, c'est précipité à mort sur la fin. A mort.
Le changement brusque de température ne me gêne pas a priori (ça n'est pas illogique grâce aux indications sur le comportement de Théo), c'est plutôt ce qui vient après qui pêche.

La réaction du père n'est pas sérieuse. Il aime et protège son fils jusqu'à ce que tout déraille et à partir de là c'est : crève, petit salaud. Il ne cherche pas à comprendre, il ne s'effondre pas, il tue sa femme (!) sans comprendre ce qui se passe, parce qu'elle lui demande dans une sorte de transe et que tout fout le camp autour d'eux... Ça pourrait le faire, mais pas amené de cette manière.

On ne sait pas trop ce qui est arrivé à Théo. On sait qu'il regardait des sites de mysticisme et qu'il a un comportement préoccupant, mais il faut se faire sa propre idée de ce qu'il est devenu/pourquoi il veut bousiller tout le monde. En revanche, je ne sais pas si c'est vraiment gênant. Je le considère comme un démon qu'il ne faut pas contrarier, c'est la façon dont j'ai choisi de le lire D'ailleurs Théo ne semble être qu'un élément perturbateur dangereux dans la vie d'un couple qui cherche à se construire, il n'est pas décrit outre mesure.

Il y avait toujours quelques coquilles mais tu n'as sans doute pas encore corrigé ce que les autres t'ont signalé, je repasserais un coup de peigne si tu as besoin.

J'ai bien aimé le passage où Théo a cette attitude sale et dérangeante avec sa belle-mère, où il la regarde. C'est le calme plat avant la tempête et le rendu était dérangeant.


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Message posté le 12:03 - 14 nov. 2015

Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit, bonne nouvelle mais la fin un peu trop abrupte.

Quoique ce n'est pas exactement la fin qui pêche (elle est OK), mais la transition vers cette fin. Je l'ai déjà dit une fois sur Skype, dans les œuvres d'horreur c'est cette transition que je préfère et qui demande le plus de subtilité dans le travail. Il faut amener le fantastique morbide dans un monde jusque-là tout à fait normal ; c'est tout sauf un jeu d'enfant.

Là, il y a un gouffre entre le moment où Théo a les pupilles agrandies, où il mate sa belle-mère ; et l'autre où il brûle une plage entière. Voici deux propositions qui aideraient à rendre la progression continue plutôt qu'en escalier :
- faire en sorte que la chaleur, le feu du soleil, donne sa puissance à Théo. Si c'était déjà le cas, alors l'expliciter. Il ne fait pas rien sur sa serviette : il accumule un pouvoir démoniaque. En conséquence, il pourrait se mettre à "briller" de plus en plus (pas vraiment briller, mais c'est l'idée), et la chaleur sur la plage pourrait être de plus en plus intense.
- enfin, lorsqu'il fait son discours d'apothéose qui produit un orgasme de douleur à sa belle-mère et brûle la plage, décrire les phénomènes au fur et à mesure qu'il les dicte. De telle sorte que le lecteur comprendra mieux ce qui se passe, et phrase après phrase il se demandera jusqu'où le Théo adolescent démoniaque va aller. (le faire se lever en même temps qu'il parle ? Lui donner une érection progressive ?)

Deux remarques très importantes pour finir :
- à cause du "Camille" au début de l'histoire et de cette phrase, j'ai été longtemps persuadé qu'Héloïse était son ex-femme, et qu'elle lui faisait du gringue à la plage :
Frédéric était un bon père, ce qu'il refusait d'entendre malgré la persévérance de Héloïse. Sa nature douce faisait qu'il criait rarement, à tel point que son ex-femme l'avait traité de « couilles molles » lors de leur séparation.

- Une fois que Théo a dévoilé ses pouvoirs et que Héloïse agonise sur la plage, la réaction de Frédéric la plus logique serait de tuer/assommer son fils, méchant et qui fait souffrir, plutôt que sa femme, gentille et qui souffre. Je pense que c'est ce que tout le monde aurait fait.
Une fois qu'il se rend compte que c'est impossible, à quel point celui-ci est puissant et maléfique, alors peut-être il peut envisager d'euthanasier son amante.

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Message posté le 12:22 - 14 nov. 2015


Ça dépend du caractère et de l'attachement qu'il porte à Théo (qui m'a paru somme toute assez fort dans le texte). Mais à mon avis, même si la situation est catastrophique, c'est extrêmement dur de tuer son propre enfant. En arriver là signifie vraiment un dernier recours, et encore...

Vous ne pensez pas ?


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Message posté le 12:33 - 14 nov. 2015

Si. Vraiment, le plus sensé me paraît d'essayer de l'assommer, le mettre hors d'état de nuire.

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Message posté le 03:24 - 16 nov. 2015

Vos commentaires confirment ce dont je me doutais : la fin est à revoir. Je corrigerai le texte sous peu et vous proposerai le texte retravaillé lorsqu'il sera prêt.

Je vous remercie pour votre aide, toutes vos remarques vont m'aider (:


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Message posté le 22:40 - 4 févr. 2016

En rose, quelques modifications suite aux passages relevés par Tron.





Citation de Tr0n :

remontèrent groupés l’embarcadère


Je suppose qu'il manque le "sur". J'ai noté quelques petites fautes (oubli de mots ou orthographe mais je pense qu'une relecture ou qu'une personne sera à même de t'en donner l'exhaustivité).


Non, ils remontent l'embarcadère. « Ils remontèrent sur la rue. », ça ne me semble pas correct donc je présume qu'avec « embarcadère » ça ne l'est pas non plus.


plage oblongue


Je trouve, mais c'est une sensation tout à fait personnel, que l'usage de l'adjectif oblong se marie mal à une plage.


J'ai laissé par défaut, pour le moment. Je ne trouve qu'« allongée » ou « étirée » soient aussi précis qu'« oblongue ».


es lèvres embrassèrent sa gorge tendrement


La gorge ? Le cou plutôt ? Tu peux dire la gorge, c'est ton choix, mais d'un certain point de vue sensible, on dirait une petite imperfection.


J'ai laissé « gorge » qui est une partie du cou.


d'étendre avec adresse sa sortie de bain


Sa serviette ?


J'avais mis cette tournure pour éviter trop grande répétition de « serviette ».

Les petits rats n'en finirent pas là


C'est à partir de là que tu vas trop vite. Si les petits rats n'en finirent pas là, c'est qu'ils avaient déjà commencé quelque chose. Or, les petits rats apparaissent là, soudainement, sans une transition ou une phrase d'accroche. A partir de là, j'ai trouvé que tout allait trop vite.


Les « petits rats » sont les « ballerines », c'est un synonyme.


Pus de deux mois plus tard, j'ai toujours du mal à retravailler la nouvelle. Je crois que je vais plutôt m'arrêter là et passer à autre chose, je me fais culpabiliser tout seul à ne pas avancer dessus, c'est contreproductif.


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Message posté le 10:44 - 7 juil. 2016

Cool ton texte ! Ton style est fluide ce qui rend la lecture agréable.

L’idée du texte est bonne, une seule chose m’a dérangée pendant la lecture, c’est qu’une fois arrivée sur la plage tout se bouscule beaucoup trop vite.
Ca s’enchaine trop rapidement et j’ai trouvé que ça manquait de réalisme dans les réactions de tes personnages. Par exemple le père est à peine surpris des pouvoirs de son fils, on ne sent pas assez sa surprise, son impuissance, sa terreur. De même le « tue moi » d’Heloise aurait dû venir plus tard. Le fait qu’il tue la femme qu’il aime vient également trop vite, normalement un tel acte devrait être le résultat d’un sacré combat mental pour décider s’il peut le faire ou non.
Toujours dans le réalisme, en vrai même si elle voulait qu’il l’étrange, il est impossible qu’à la fin elle ne se débatte pas avec toute l’énergie qui lui reste, c’est une réaction instinctive de son corps.

Par contre la fin est vraiment top et sadique, je ne m’y attendait pas ^^

Si un jour il te revient l'envie de la retravailler un peu, ca pourrait donner un rendu top :)

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Message posté le 13:12 - 7 juil. 2016

Tu viens confirmer ce dont je me doutais et ce que les précédents commentateurs ont soulevé : la fin ne tient pas. Si un jour je viens à la retravailler (ce qui n'est pas impossible puisque ces derniers temps je reviens sur de vieux textes), sois sûre que ton message m'aidera beaucoup (:

Merci, Vasou !


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Message posté le 21:15 - 4 oct. 2016

Lu ce matin dans le métro (je rattrape mon retard).
Je rejoins les commentaires précédents sur la fin trop abrupte, j'ai cru que j'avais zappé un paragraphe. Le passage "j'ai un orgasme implique tue-moi" de Héloïse pourrait passer pour un personnage archi prude et coincé, mais ce n'est pas du tout le cas ici.

Ceci-dit, il y a plein de bons éléments dans ce texte, la relation père-fils difficile est réaliste, et on voit même une sorte de "radicalisation" occulte du fils : c'est un thème qui parle particulièrement en ce moment.
Donc, j'espère bien que tu t'y repencheras un jour.

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