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Résurgence

Chap. 3 "Pluie de jais"

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15 mars 2017 - 00:44

Résurgence est le chapitre 3 du récit débuté par "Pluie de Jais" débuté par Cho (Zalyna) et Cassiopée, suivi du Sel de la connaissance où Zalyna et Cassiopée ont eu l'occasion de faire la connaissance de Tephra et Nogiel.

Résumé :
Dans ce 3e chapitre, les compagnons ont été séparé par les événements. Tout en laissant des messages dans l'espoir de se retrouver, Cassiopée et Nayima poursuivent leur route dans l'objectif de protéger l'oeuf et le jeune dragon trouver dans la grotte.


Les auteurs :

Nayima est jouée par Méli
Cassiopée est jouée par Cassiopée


Couleurs des dialogues :

Nayima : #9EFD38
Cassiopée : turquoise


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Message posté le 22:16 - 20 mars 2017

Citation de Méli :
Cassiopée et Nayima étaient parties à la recherche d'un village Kors en espérant y trouver un refuge le temps de récupérer des derniers événements et, peut-être aussi, essayer de comprendre l'apparition de ces dragons et de souvenirs oubliés.

Sur le trajet, le petit groupe avait repéré au loin un poste de surveillance de la grande route. Aucune des deux femmes n'était prête à laisser l'oeuf et le jeune dragon à la vue du tout venant. Elles se sentaient encore faibles et vulnérables, et leur instinct de protection envers leurs protégés était exacerbé.

Cassiopée, consciente de la grande fatigue encore présente chez Nayima, lutta contre sa réserve pour confier le précieux oeuf à la jeune femme. A l'abri des regards dans un bosquet, elle la laissa récupérer quelques minutes, le temps d'aller délivrer au poste de garde un message destiné à la taverne de Galvorn. Elles espéraient que leurs compagnons de route auraient l'idée de s'y rendre à leur recherche.

Cassiopée fit vite, peut-être trop au goût de Nayima qui se serait bien reposée plus longtemps. Mais le besoin de trouver un havre sûr la tenaillait plus encore que sa grande lassitude et les douleurs physiques liées à l'effort. Elle devait trouver un endroit sécurisé pour son Afenwë, c'était vital.



Voul Thion avait le charme d'une fleur. Le village kors prenait place dans le creux d'un vallon entre deux petites collines à quelques lieues de Galeon. Les battisses s'harmonisaient avec les roches de grès rouge parmi lesquelles serpentait le Thion, rivière que l'on aurait pu appeler fleuve car elle allait directement se jeter dans la mer sans rejoindre un confrère plus volumineux. Maigrichonne, elle se suffisait à elle-même et arrosait le Val de Thion qui avait donné son nom au village. Les kors avaient entrepris la périlleuse industrie de coloniser les flancs de la colline et les habitations aux formes ovoïdes semblaient déposées sur des pétales de grés méticuleusement sculptés à même la roche.
Comme les kors aimaient le travail bien fait et rivalisaient d'ingénuité en matière de décoration et d'architecture, les pétales contenaient des petits jardins soigneusement entretenus.

A leur arrivée dans le village, le chef Youssoul Ber, un petit kor aux cornes fuselées, avait convié Nayima et Cassiopée au grand conseil. Après avoir s'être écoutés des heures durant, les kors avaient choisi d'accueillir les deux femmes et leurs protégés et de subvenir à leurs besoins en échange de plusieurs manipulations que la magie de Cassiopée pouvait effectuer.

L’œuf déposé précieusement dans un chaudron de cendres chaudes à ses côtés, Cassiopée était concentrée sur la faille de cobalt découverte le matin même lors du soufflage d'un roc trop lourd pour les kors du village.
Elle s'appliquait à détacher le filon sans trop le casser en agissant sur le flux d'air qu'elle guidait en le compressant pour qu'il pousse la pierre au bleu intense.
Elle prenait son temps. Les villageois étaient très accueillants et serviables. Elle n'avait pas été si bien depuis très longtemps.
Son œuf devenait de plus en plus chaud. Elle attendait l'éclosion pour bientôt. Tous ses espoirs la persuadaient qu'un petit dragon en sortirait. En l'évoquant, elle perdit le fil de son travail et dut faire une pause en pensant à celui de Nayima.


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Message posté le 18:24 - 25 mars 2017

Plusieurs jours furent nécessaires à Nayima pour récupérer de ses blessures et de la fatigue. Les kors prenaient soin d'elle, lui apportant quelques remèdes pour la fortifier, l'alimentant copieusement, mais elle se traînait anormalement.
Ses blessures, peu graves, auraient dû guérir bien plus, et le repos éloigner la lassitude.
Afenwë ne la quittait pas, lui envoyant des images mentales de vastes végétations luxuriantes aux grands arbres impressionnants. Il est vrai que durant ses instants, de l'énergie semblait lui revenir. Mais très vite après, l'épuisement la submergeait.

Les petites kors guérisseuses du village finirent par appeler l'ancêtre. Elle vînt l'observer quelques minutes puis se tourna vers le dragonnet. La vieille kors guérisseuse le scruta longuement avant de hocher la tête.

"Elle n'a pas accès à la bonne énergie ici pour guérir, son mental fait obstacle. Chaque jours, demandez aux hommes forts de l'amener près d'un arbre," dit-elle aux jeunes femmes. "Adosse toi à l'arbre, petite. Et ressource toi, retrouve toi ! ajouta-t-elle à Nayima avant de sortir."


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Message posté le 18:18 - 26 mars 2017

Utiliser la magie est souvent très efficace. L'observateur pourrait constater qu'aucun effort n'est fourni quand la force physique aurait déployé soupirs et ahanements. Pourtant Cassiopée savait le prix physique à payer pour la lutte qu'elle venait de mener. Déloger les filons lui demandait une charge énergétique énorme.
Quand le dernier morceau de pierre semi-précieuse fut délogé de la veine qu'elle nettoyait, elle le déposa au sommet du tas qui encombrait un bien gros sac.
Soupirant, contente d'elle-même, elle essuya la sueur de son front et s'assit lourdement sur un rocher. Fermant les yeux, elle tentait de maîtriser les lourds élancements dus à la fatigue de son cerveau.
Un chuintement l'alerta. Elle ouvrit les yeux et n'eut que le temps d'apercevoir deux pieds quitter la caverne.
En un bond, elle fut près du chaudron : Vide !
En un autre bond, elle fut dehors, mais elle ne vit aucun individu armé d'un œuf aussi gros que sa tête.

Le sang de Cassiopée ne fit qu'un tour. La colère monta en elle en une violente tornade qui s'enroula autour d'elle. Le vent glacial soulevait la terre rouge et les feuilles virevoltaient. Très vite la colonne de colère fut visible depuis le village et de nombreux kors sortirent de leurs habitations pour accourir vers elle.

Cassiopée s'avançait vers eux, déplaçant sa colère avec elle. Quand elle fut à portée de voix, elle accusa :

«  Qui m'a volé ? »
Sa parole tomba comme un couperet d'une violence brutale.

Les kors silencieux se regardaient entre eux, l'air désespéré.


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Message posté le 21:19 - 26 mars 2017

Le soleil offrait généreusement sa chaleur en ce jour, alors les petites soignantes ne perdirent pas un jour de plus et firent porter la faible Nayima à l'orée d'un petit bois. Un jeune Kors assez costaud affirma pouvoir s'occuper seul d'elle. Il la prit délicatement malgré sa force évidente et la coucha dans une petite charrette où une douillette couverture avait été posé sur une bonne épaisseur de pailles. Et ni une ni deux, ils étaient déjà partis, cahotant sur un chemin bien trop caillouteux au goût de Nayima.

Son compagnon de route n'était pas très bavard et la jeune femme subissait le trajet comme une peine supplémentaire. Elle mettait toutes ses forces à l'endurer.
Après quelques minutes, il entama la conversation sans vraiment attendre de réponse de sa part, mais davantage, lui sembla-t-elle, pour lui occuper l'esprit.
Il était bûcheron disait-il, il ferait une reconnaissance des arbres qui pourront être coupé les mois à venir. Qu'elle ne devait pas s'inquiéter, de prendre son temps et guérir. De l'appeler s'il y'avait besoin, il ne serait pas bien loin. Puis le trajet se poursuivit à nouveau dans le silence.

Nayima accueillit l'arrivée avec un intense soulagement. Afenwë quitta ses côtés pour se précipiter vers le regroupement de gros baobabs. Il fureta quelques minutes entre eux avant d'établir son choix devant l'un de ces arbres et appela à coup de cris suraigus le kors qui portait sa maîtresse.

"Très bon choix jeune dragon ! Celui-ci est plein de vitalité et de force, tu as raison" le félicita le bûcheron tout en posant doucement sa patiente. "Je te la confie."
"Ma Dame, reposez-vous, vous faites peine à voir. Appelez moi si vous avez faim, soif, froid ou que vous souhaitez rentrer", elle hocha la tête et il ajouta avant de partir "Nezdé, mon nom, pour m'appeler."

Nayima ferma les yeux quelques instants. Elle n'était pas loin de maudire l'aînée à l'origine de cette très mauvaise idée. Essayait-elle de l'achever !
Le soleil chauffait sa peau pâle et grise agréablement, et elle finit par somnoler, son petit dragon lové sur ses jambes. Elle avait dût finir par tomber dans un rêve éveillé car de petits chuchotements discrets se firent entendre autour d'elle. Elle essaya d'en comprendre le sens, mais ils lui semblaient inaccessibles d'une certaine manière; alors elle cessa d'essayer de comprendre et se laissa bercer par leur musique et la chaleur qui semblait faire son chemin en elle.

Le bien-être l'avait si bien envahi qu'elle ne réalisa pas tout de suite que les chuchotements s'étaient modifiés, ils étaient devenus plus intenses et inquiets. D'ailleurs la chaleur se retirait et Nayima se sentit frisonner. Elle ouvrit soudainement grands les yeux, angoissée sans en connaître la raison. Elle vit qu'Afenwë s'agitait devant elle, le regard dirigé vers le village, poussant de faibles gémissements.
La peur l'étreignit quand le ciel devint sombre à hauteur du village.

"Nezdé ! NEZDE !!" hurla-elle.


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Message posté le 22:30 - 26 mars 2017

Une délégation de kors vint s'enquérir des reproches que la magicienne leur prodiguait. Mais Cassiopée fulminait si profondément qu'il lui était difficile d'exprimer par des mots son malheur. Sa colère grondait et bientôt elle s'étendit sur la vallée de Thion. Les nuages devinrent si noirs qu'il faisait presque nuit et chose étonnante, il pleuvait de l'eau glacée.
Très vite une boue glissante s'installa sur les abords et dans les rues du village.
Les kors supplièrent Cassiopée, lui jurant leur sympathie et leur innocence.
Sur les ordres du chef Youssoul Ber des gardes kors furent érigés en barrière tout autour du village et personne ne put quitter son domicile. Personne ne put d’ailleurs y entrer.

La flamme au fond des yeux immobiles de Cassiopée s'agitait ; la tension atmosphèrique était crispée et l'électricité devenait tangible pour n'importe quel kor.
Un éclair enflamma le ciel accompagné d'un terrible coup de tonnerre. Celui-ci déchira le ciel pour crever la terre près de la rivière. La foudre s'abattait sur le village.

La voix de Cassiopée s'éleva au dessus de l'orage.
«  Trouvez le voleur ! » La menace contenue dans ces mots était féroce.

Cassiopée n'était plus que le pivot d'un système d'ondes qui cherchaient à capter le premier cri du futur né.


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Message posté le 19:08 - 27 mars 2017

Le bûcheron vint rapidement au son des cris de sa protégée, mais Nayima s'était déjà effondrée. Elle n'était pas véritablement évanouie, mais plus réellement tout à fait là non plus. Elle entendit Nezdé l'appeler et la secouer, mais de si loin qu'elle y prit à peine attention.
Ses yeux étaient voilés et son sang semblait bouillir en elle. Une étrange résonance palpitait au niveau de son ventre et elle se sentait appelée vers la tempête qui était née au dessus du village.

La jeune femme se sentie transportée dans la charrette qui se mit vite en route; le Kor inquiet, la menait rapidement tout en ne pouvant s'empêcher de laisser échapper quelques jurons et remarques sur la faiblesse des femmes et le temps, tout deux friands des changement d'humeurs imprévisibles !

La colère qui faisait bouillir son sang, d'abord lointaine, se fit plus présente à mesure qu'elle se rapprochait du village. Nayima, au prix d'une grande et profonde lutte interne, réussie à reprendre le dessus sur ces émotions. Elle se releva de sa couchette dans la charrette et observa son dragon grogner en fixant rageusement le village.

"Afenwë, dis-moi, que se passe-t-il ?"

Il resta sourd à sa demande. Intriguée, elle tenta la demande en dirigeant sa pensée plutôt qu'en prenant la parole. Le dragonnet sursauta et la regarda étonné.

"Tu n'entends pas l'appel du Sang ?" demanda-t-il, puis ajouta indigné par la forfaiture : "Il a été volé !"


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Message posté le 21:10 - 27 mars 2017

Cassiopée n'avait pas quitté sa place depuis le jour du vol.
Dans le ciel, au dessus des nuages, la constellation de Cassiopée se montrait en plein jour. Assise en boule au centre du Village, Cassiopée cherchait.
Quelques kors courageux lui apportaient de quoi se nourrir, mais elle touchait à peine aux aliments.
Un souffle chaud fit place à l'orage. Un vent qui asséchait tout sur son passage, craquelant la terre précédemment gorgée d'eau et desséchant les murs, les peaux, brûlant les yeux. Chacun devait sortir voilé et les yeux à l'abri des envolées de terre sèche.
Les kors courbaient la tête. Le village devint étrangement silencieux. Tous se regardaient doutant des uns des autres.

Mais le troisième jour suivant le vol de l’œuf, quiconque observant le ciel aurait constaté que les étoiles de la constellation de Cassiopée ne brillaient pas de leur habituel éclat. La double étoile Caph divulguait d'une étrange lumière et ressemblait à deux yeux grand ouverts dans le ciel de fin de journée.

Cassiopée sentit cette présence éveillée dans le ciel et se leva, le corps sur le qui-vive, à l'écoute.

Soudain un cri terrible se fit entendre dans une des maisons du village.

Cassiopée se précipita jusqu'à une petite cahute décorée avec peu d'imagination. Les kors avaient fait de même, mais personne n'osait passer le chambranle de la porte close. Quand elle arriva devant la maison, son visage exprimait une joie sauvage et les kors s'écartèrent.
Soudain la porte explosa devant elle et un petit kor en sortit le visage en sang. Il portait sur son crâne un dragonnet bleu nuit qui tenait dans son bec l’œil presque entier du voleur.
Le kor éborgné s'arrêta devant la foule, tentant de se protéger des coups de griffes qui lui balafraient le visage. Les longues entailles creusaient de profonds sillons dans sa peau. Lâchant son premier trophée, le petit dragon, plongea son bec dans le second œil du kor pour en extraire son contenu d'un mouvement net. Le kor hurla de plus belle. Pourtant il n'y eut pas un seul kor assez téméraire ou soucieux de sa vie pour faire un pas vers lui.

Le dragonnet laissa tomber son trophée et l’œil roula vers la foule assemblée. Il poussa un cri victorieux qui se transforma très vite en cri d'appel. Les sons émis emplissaient l'assemblée d'une tristesse infinie.
De quelques coups d'ailes particulièrement inefficaces et mal aisés, il atterrit au sol et marcha jusqu'à Cassiopée qui s'accroupit devant lui :

-Pardon. Lui dit-elle.

Tout en lui murmurant ces mots, Cassiopée sentit l’embryon de force intérieure que le jeune dragonnet initiait en elle.

-Issac. Enfin tu es là.


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Message posté le 18:37 - 30 mars 2017

Lorsque le bûcheron kors, Nayima et Afenwë arrivèrent, une barrière avait été érigée tout autour du village et rien ne put convaincre les gardes de les laisser entrer. La peur était présente dans les yeux de tous les kors qu'ils avaient rencontré. Chacun les avaient supplié de fuir au loin avant qu'il soit trop tard sans donner plus d'explication, obnubilés par le danger immédiat, à l'intérieur du village.

Il ne fut cependant pas difficile au groupe de deviner l'origine de ce soudain et puissant orage stagnant, seule Cassiopée avait la puissance magique pour un tel déferlement. Afenwë en avait donné la cause : le vol de l’œuf.

Incapable de trouver une solution pour entrer et aider et la zone devenant très dangereuse, ils décidèrent de retourner à l'abris des baobabs. Le kors était plein de ressources, il trouva sans peine de quoi les nourrir les quelques jours d'intempéries. Afin d'écarter l'inquiétude qui les tenait, Nayima et Nezdé discutaient. De tout et de rien, mais l'air de rien, ils apprirent à se connaître et s'apprécier.
Le petit Afenwë n'avait cessé de grogner depuis le vol. Malgré la distance, il fixait sans relâche le village jusqu'à tomber de fatigue. Cela n'arrangeait rien à l'inquiétude de Nayima qui devait mettre toutes ses forces dans la volonté de son esprit pour convaincre le dragonnet de se nourrir.

Quand le kors partait à la recherche de quoi leur faire un repas, Nayima se posait à nouveau contre le Baobab initialement choisi par son jeune compagnon. Les chuchotements venaient systématiquement dès qu'elle lâchait prise. Parfois elle pensait brièvement capter un mot ou deux.
Dès le deuxième jour, les forces de l'elfe revinrent, elle reprit un peu de couleur et la lassitude diminua jusqu'à disparaître.
Le troisième jour, les chuchotements se firent permanents jusqu'à devenir intelligibles sans qu'elle en comprenne pour autant le sens. Elle avait l'intime conviction que c'était les arbres qui conversaient. Nayima écoutait avec attention, concentrée pour essayer de comprendre ces conversations quand soudain, les arbres et Afenwë crièrent à l'unisson :

"Il est né !"

Le jeune dragon se précipita vers elle, tout excité, bondissant autour d'elle, manquant presque de la blesser de ses gestes désordonnés.

"Vite vite ! Allons-y !" lui criait-il. Et il courut se poser dans la charrette, l'attendant en sautillant encore.
Nezdé qui avait observé ce changement de comportement, fit remarquer à Nayima que la tempête semblait s'éteindre au dessus du village. Qu'il était peut-être temps de rejoindre les autres.

Alors qu'ils se mettaient en route, Afenwë lui demanda, les yeux brillants :

"Tu l'as senti ? lui ? le lien ?"

"Non Afenwë, je n'ai rien senti" lui répondit-elle étonnée. La déception qu'elle lut dans ses yeux lui fit étrangement mal.


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Message posté le 19:54 - 1 mai 2017

Le calme était peu à peu revenu dans le cieux au dessus du village. Le soleil cessa de calciner les jardins et quelques nuages apportèrent les gouttes d'eau nécessaires pour abreuver les sols craquelés. La végétation avait cependant souffert, mais aucun kor n'osait se plaindre auprès de la magicienne. Quelques kors murmuraient que, peut-être, la magie pourrait les aider faire renaître les légumes ou les fleurs grillés avant maturité pendant l'altercation. Mais Cassiopée ne les entendaient pas. Elle se consacrait entièrement au petit dragon qui la suivait partout et que chacun évitait autant que sa maîtresse.
Afenwë et Issac avaient emmêlé leur cou en guise d'embrassade lors de leur première rencontre et ils semblaient parfois concentrés dans une discussion intérieure que personne ne pouvait suivre. Pas même leurs dames.
Ils demandaient tous deux de nombreux soins. Leur peau exigeait des massages quotidiens et ils passaient un long temps dans la rivière à se faire laver. Nayima comme Cassiopée n'avaient pas encore permis aux jeunes kors qui les regardaient avec admiration de les frotter.
Cependant, malgré tous les soins méticuleux qui leur étaient prodigués, la peau d'Issac, relativement fine au creux des articulations, se craquelait au point d'ouvrir des crevasses. Le dragons se plaignait à son amie qui ne savait pas très bien comment régler le problème.

Cassiopée décida d'aborder le sujet avec Nayima, espérant qu'elle avait trouver la solution.
Elle profita d'une veillée auprès du feu pour aborder le sujet.

- As-tu constaté de profondes craquelures aux jointures des pattes et des ailes sur Afenwë ? Elles font beaucoup souffrir Issac et je ne sais pas comment les traiter. As-tu une idée ?
J'ai quelques scrupules à aller voir le prêtre-chaman du village après l'enlèvement d'Issac. Ma colère et celle d'Issac furent à la mesure du vol, mais elles ne nous ont pas amené que des amis parmi la population kor.


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Message posté le 18:33 - 11 juin 2017

La découverte du dragonnet de Cassiopée, en parfaite santé, éclipsa rapidement les frayeurs de ses derniers jours.
Une certaine routine se mit en place pour s'occuper des deux petits, qui laissait Nayima éreintée de sa journée à la nuit tombée.
C'est avec un plaisir non dissimulé qu'elle s'installait, pour ne pas dire qu'elle se prélassait, près du feu le soir venu, à discuter avec Cassiopée de ces petites terreurs.

- As-tu constaté de profondes craquelures aux jointures des pattes et des ailes sur Afenwë ? Elles font beaucoup souffrir Issac et je ne sais pas comment le traiter. As-tu une idée ? la questionna Cassiopée
J'ai un quelques scrupules à aller voir le prêtre-chaman du village après l'enlèvement d'Issac. Ma colère et celle d'Issac furent à la mesure du vol, mais elles ne nous ont pas amené que des amis parmi la population kor.


- Oh Issac a le même problème ! J'ai remarqué ça sur Afenwë lorsque nous étions bloqués en forêt. Je crois ... je crois que les arbres m'ont suggéré d'utiliser leur sève. Sinon je ne vois pas pourquoi j'y aurais pensé...

Bref, quand j'ai évoqué l'idée avec Nezde, il m'a affirmé que les soigneuses du village mélangeaient de la sève de baobab avec de la graisse pour réparer les brûlures. Il m'a trouvé de cette graisse. Le mélange a bien fonctionné mais il est tout de même nécessaire de recommencer régulièrement.

Mais Afenwë me dit que c'est plus efficace quand je laisse ma nature faire effet. Je n'ai pas compris la signification de cette remarque et il refuse de m'expliquer davantage...


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Message posté le 17:03 - 11 août 2017

De la graisse et de la sève de baobab pour soigner la peau déchirée de son dragonnet serait peut-être la solution pour le soulager. Cependant la dernière phrase prononcée par Nayima interrogeait l'esprit curieux de Cassiopée. Que voulait dire Afenwë en suggérant à son âme sœur de laisser faire sa nature ? De quelle nature voulait parler le dragon ?

- As-tu demandé des précisions à Afenwë ?
Demanda-t-elle à Nayima.

- Bien-sûr mais Afenwë n'a pas daigné aller plus loin. Il semblait considérer que sa réponse était suffisante.

- Peut-être veut-il parler de ta nature profonde, as-tu des dons de guérisseuse Nayima ?

- Pas à ma connaissance.

- Jamais tu n'as soulagé les blessures de quelqu'un par tes dons ?

- Non, je n'en ai jamais eu l'occasion...

- De mon côté, tout ce que je sais faire c'est manipuler quelques courants d'air ou d'eau. Ce n'est pas avec ça que je vais soigné Issac, d'autant plus que travailler tout le jour sur la mine me vide de mon énergie. User de la magie est très fatiguant.
Malgré la fatigue je dois dire que j'apprécie bien ce petit séjour chez les kors qui nous tient à l'écart de la grande cité. Et je crois qu'aucun kor n'oserait toucher à nos dragons vivants.
Il ne nous reste que la sève de baobab et la graisse.
Tu viens avec moi dans la brousse en chercher ?


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Message posté le 21:35 - 21 mars 2018

- Oh oui avec plaisir ! Lorsque nous étions bloqués avec Nezde, ce petit bois de baobab m'a fait un étrange bien. Comme un sentiment de ... retrouver une partie de moi. Je sais pas trop comment t'expliquer, mais c'est comme si une connexion en moi se faisait à nouveau.

Tu vas rire, mais parfois, à demi endormie, j'avais l'impression de les entendre communiquer.

Le regard de Nayima se fit distant et absent quelque instant avant de se concentrer à nouveau sur son amie.

On demande à Nezde de nous emmener ?


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Message posté le 09:02 - 6 sept. 2018

Cassiopée regarda Nayima un peu surprise.
- Tu ne préfères pas que nous y allions seules ? Avec nos dragons bien-sûr...
Elle ajouta un peu gênée :
J'avoue que sentir le regard pesant des Kors est parfois difficile à supporter. Depuis la naissance de Issac, ils sont très suspicieux et se demandent continuellement si une nouvelle catastrophe ne va pas leur tomber sur la tête. Si tu n'y vois pas d'inconvénient, je préfèrerais y aller sans escorte. Prévenons-les si tu veux.
Cela te dérangerait que nous y allions maintenant ?

Cassiopée leva les yeux vers les étoiles. Il y en avait tant dans le ciel qu'elles tapissaient l'infini profond d'un splendide pailletage d'or et la lune gibbeuse dessinait les silhouettes avec netteté.
J'aime la nuit...


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Message posté le 18:05 - 2 oct. 2018

- Ca ne me dérange pas d'y aller seules, je m'inquiète juste de ne pas retrouver le chemin.
Afenwë pourra sans doute nous guider, il était bien plus alerte que moi...
Alors partons, tu as raison, ce sera une magnifique ballade de nuit et la lune est suffisamment lumineuse pour nous apporter un bon éclairage.


La décision prise, elles préparèrent rapidement quelques affaires et prévinrent les Kors et prirent la route.


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Message posté le 19:20 - 8 oct. 2018

Le bois n'était pas très loin du village et la balade au clair de lune était plaisante. Les deux femmes discutaient librement des petites aventures de la journée, mais leurs propos revenaient souvent sur le sujet des dragonnets. Un amour profond les liait à ces êtres destinés à devenir de si majestueuses créatures. Et cet amour les obnubilait l'une comme l'autre.

Les arbres se dessinèrent bientôt sur le ciel étoilées et leurs ombres de plus en plus touffues au fur et à mesure de leur progression les plongèrent dans l'obscurité. Mais les deux femmes n'en furent pas perturbées. Elles évoluaient dans la nature avec tous leurs sens et la vue acérée de Afenwë les guida vers le bosquet de baobab.


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