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Braquage à la belle thilienne

[Cho + Green (+Grendelor)]

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15 nov. 2015 - 14:17

Résumé :

Liz et Montague sont à bord d'un train reliant les Cories à la Grande Belle Thil. Après avoir partagé quelques discussions au sein du même compartiment, leurs routes se séparent... et se recroisent à nouveau plus tard dans la journée lorsque, suivant leurs plannings respectifs, ils se retrouvent à braquer le Club des Sociétaires simultanément.
Une impasse mexicaine, quelle en sera l'issue ??

Aparté

Les auteurs :

- Montague Greenberg (le Grand Qosmo) est jouée par Green.
- Liz Redburn est jouée par Cho.


Couleurs des dialogues :

Montague Greenberg : #008E8E
Liz Redburn : #CC55CC


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Message posté le 14:10 - 26 déc. 2015

La petite aiguille passa enfin sur le 12. Montague rangea sa montre et descendit souplement du toit du wagon. Il atterrit sans bruit sur la petite plateforme, se collant immédiatement au mur pour éviter d'être vu. Il risqua un coup d'oeil par la porte vitrée. A l'intérieur, les membres du Club des Sociétaires semblaient en discussion, paisiblement assis autour d’une vaste table, certains sirotant leur poison favori. Comme il s’en doutait, aucun garde du corps n’était présent. Seule une servante était agenouillée au fond du compartiment, visiblement en train de ramasser quelque chose au sol avec une pelle et une balayette.
Le compte à rebours était maintenant lancé. Il lui restait un peu moins de quatre minutes pour faire la razzia, et sauter du train en marche. Le point de rendez-vous était exigeant, il ne fallait pas sauter du train trop tard, ni trop tôt non plus ! Montague sortit de sa poche son masque frappeur : un masque pale, qui protégeait son visage, avec des verres fumés masquant ses yeux. Il était simultanément la signature
du Grand Qosmo, et la garantie du secret de Montague Greenberg. Il avait fait venir à grand frais ce masque des orfèvreries de Sûl-Nacre. Un masque spécialement conçu pour le combat, pratique et bien conçu, capable d’arrêter les coups de petits pistolets. Il donnait également à sa voix un aspect légèrement différent. Il rangea ses lunettes de voyages, enfila le masque frappeur, et poussa la porte du compartiment.

Le Grand Qosmo misait toujours sur la surprise, et l’incrédulité de ses victimes. Il traversa le wagon le plus naturellement du monde, sans tourner son regard vers les membres du Club, et alla droit vers la porte opposée, à l’extrémité du compartiment. Personne n’osa se lever, et ils le regardèrent passer sans comprendre. Il referma la porte - une porte épaisse bien isolée et destinée à garder les conversations du Club hors de portée des oreilles non invitées - et renversa une lourde commode en travers pour bloquer le passage. Il entendit les sociétaires qui sursautaient. Il fit volte-face et dégaina doucement son révolver. Tous les visages étaient maintenant tournés vers lui. Même la servante à genoux avait relevé la tête.

- Messieurs-dames, je suis le Grand Qosmo, pour vous servir.

Il avait dit cela sur le plus affable des tons, et cela dessinait pourtant de l’inquiétude sur les figures de ses victimes. Il s’approcha de la jeune femme et lui tendit sa main libre.

- Je vous en prie, chère demoiselle, relevez-vous. Allez donc vous asseoir à la table avec nos chers amis du Club, et goûtez un peu le faste de leurs fauteuils.

Il l’aida à se relever, et, bien qu’assez désorientée par la scène à laquelle elle prenait part, elle se recula jusqu’à la table, mais ne s’assit pas. Le parfum qu’elle exhalait dans son sillage vint taquiner les narines du Grand Qosmo, qui eut une légère impression de déjà-vu. Il rehaussa légèrement sa vigilance, sans vraiment comprendre cet indice.

- Je vous invite tous et toutes à déposer prestement vos objets de valeur sur la table. Cela inclut bien entendu vos chevalières, Maréchal, ainsi que vos boucles d’oreille, Miss Roquelin.

Ces deux derniers tremblèrent en constatant que leur voleur connaissait leur nom. Le Grand Qosmo fit quelques moulinets du bout de son canon pour presser ses convives, et ceux-ci commencèrent à s’exécuter. Il jeta un bref regard à sa montre. Encore trois minutes avant de quitter les lieux. Tout se passait comme prévu.


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Message posté le 14:17 - 21 janv. 2016

Liz n'en croyait toujours pas ses yeux, dévisageant le nouvel arrivant debout à quelques pas d'elle. Elle mis quelques instants à se ressaisir, elle n'avait pas du tout pris en compte le risque d'être doublée par qui que ce soit. Cet homme lui semblait familier, mais elle était trop en colère pour faire un quelconque rapprochement.
Mais quel emmerdeur ! Tout ce travail accompli pour rien ? Et puis quoi encore ! C'est pas lui qui avait du prendre sur lui pour revêtir un habit ridicule et servir à boire en serrant les dents à tous ces bourges pompeux.

Le meuble était toujours déverrouillé à quelques mètres d'elle et son contenu l'attendait impatiemment. Elle ne savait toujours pas ce qu'il contenait mais elle comptait bien se l'approprier. Il était hors de question de partir bredouille ou même de voir cet abruti partir avec son butin.
Ses mains s'étaient mises à trembler légèrement de rage. Ses traits n'allaient pas tarder à trahir son état d'esprit. Elle baissa la tête et bredouilla :

- Je... Je suis navrée, mais si je ne ramasse pas ces débris, quelqu'un finira forcément par se blesser...


Sans laisser le temps à qui que ce soit de comprendre ses intentions, Liz recula et se baissa près de la balayette, juste à côté du meuble. Elle fit volontairement tinter les débris et glissa rapidement sa main dans le meuble entrouvert et ressorti un petit boitier en bois sculpté qu'elle fourra sous son jupon.
Au même moment elle retira deux pistolets, remit sa jupe en place, se redressa et fit volte face.
Elle pointa un des pistolets sur le nouvel arrivant, qu'elle fusilla du regard, et l'autre en direction de Mr Prud'homme, prête à changer de cible en fonction des mouvements des membres du Club.

- Tu m'emmerdes, cracha-t-elle à l'intention de l'homme masqué.

Elle n'aimait pas les armes à feu, chérissant ses lames depuis toujours. Elle fut contente au vu de la situation d'avoir pris des pistolets.
Mais comment allait-elle se sortir de ce pétrin ? Quelle poisse!

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Message posté le 00:09 - 2 févr. 2016

Les occupants du wagon étaient maintenant médusés à la vue de cette nouvelle métamorphose. Par chance, le Grand Qosmo portait un masque, ce qui lui évita que tout le monde puisse observer la déconfiture qui s’étalait sur son visage. D’où pouvait bien provenir cette servante ? Il était complètement improbable statistiquement que quelqu’un ait eu le même plan que lui le même jour, et au même moment. L’information selon laquelle le Club des Sociétaires emprunterait ce train était confidentielle, et il avait payé très cher et travaillé longtemps pour l’obtenir. Comment quelqu’un d’autre que lui avait-il pu la connaître également ? Après autant de réussite, son plan ne pouvait pas simplement capoter à cause d’une mauvaise coïncidence !
Et si seulement elle avait pu se faire plus discrète. Ils auraient pu dépouiller les membres du Club, puis filer en douce et partager le butin une fois dehors. Mais maintenant, tout le monde savait qu’ils n’étaient pas ensemble, et déjà, les plus hardis commençaient à ramasser du bout des ongles les bijoux et autres montres en or déposés sur la somptueuse table en acajou du wagon. Le Grand Qosmo fit tinter le chien de son pistolet pour les dissuader. Ils arrêtèrent immédiatement leur geste, mais cela eut également pour effet de tendre son adversaire, qui allongea le bras pour mieux le mettre en joue.
Il calculait à toute vitesse dans sa tête le temps imparti. Il ne devait pas rester plus de trois minutes avant le point de rendez-vous. Il était hors de question de sauter les mains vides, mais en même temps, sa consœur semblait peu encline à le laisser faire un geste de plus. Sans baisser sa garde, il décida de tenter une conciliation.


- Je te félicite d’être arrivée jusqu’ici. Néanmoins, j’étais sur ce coup le premier. Je te propose un marché - reposez cette bague bien en évidence, Amaurion ! - je te laisse 25% des gains, et on se sépare à l’amiable sans tirer un coup de feu. Soyons objectifs, je suis mieux couvert que toi, tu ne ferais pas le poids si l’on décidait de faire parler la poudre. Ce que je ne souhaite pas, cependant.

Cette dernière affirmation n’était pas si évidente, l’inconnue était doublement armée, et rien n’indiquait que ses minutions ne traverseraient pas sa cape épaisse. Mais il fallait négocier rapidement, sous peine de manquer le rendez-vous.


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Message posté le 16:04 - 6 févr. 2016

Au sein du wagon, le temps semblait figé et la tension était palpable. Comment parviendrait-elle à se sortir de cette impasse ?
Elle était en possession de l'objet qu'elle était venue chercher. Etant déjà difficile à saisir sans éveiller l'attention des membres du Club, elle n'avait pas songé un seul instant à dérober quoi que ce soit d'autre. Cependant cet inconnu lui proposait 25% de son butin en échange d'une séparation à l'amiable.... Très tentant...
Malgré son air confiant, il était visiblement dérouté par la présence de Liz. Il n'était pas si sûr de lui qu'il aimait le laisser paraître. Non seulement il lui offrait sur un plateau d'argent la possibilité de tailler leurs routes chacun de leur côté sans effusion de sang, mais en plus il la payait pour ça !

- 25 % tu dis ? Je suis certaine que tu peux faire mieux que ça...

Elle sourit pour le narguer, sa témérité avait toujours été sa force. Pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui ? Cette situation commençait à lui plaire et elle avait envie de la prolonger encore un peu... Après tout, elle avait toujours eu cette tendance à se laisser porter par l'instant présent et à se montrer peu raisonnable.

- Selon toi je ne ferais pas le poids face à toi ? En es-tu persuadé ?
J'ai peut-être l'apparence d'une servante, mais je pense que tu as compris que j'étais loin d'en être réellement une, je me trompe ?


Elle sourit derechef. Elle aurait tellement voulu voir l'expression de son visage en ce moment même...

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Message posté le 20:22 - 14 févr. 2016

L’arrogance de son adversaire était incroyable ! Il fut subitement pris de l’envie de lui plomber le flanc pour lui apprendre à pavoiser. Il serra le poing de sa main libre, tenant toujours en joue membres du Club et vraie-fausse servante. Mais il souhaitait absolument éviter de tuer, et qui plus est, cette mystérieuse inconnue avait quelque chose de familier, dans sa voix notamment, bien qu’il fût incapable de formuler un nom dans sa tête.
En même temps, il ne pouvait perdre le bénéfice de ce braquage fabuleux au profit d’une pique-assiette opportuniste. Aussi, il décida de lui faire une dernière mise en garde avant de passer à la négociation musclée.


- Ecoute, jeune effrontée, voilà ce que je te propose, et ce sera ma dernière offre…

Il suspendit sa phrase pour tendre l’oreille. Un coup suspect venait de retentir dans son dos. Il lui était impossible de se retourner, ou sa rivale - si elle était dotée d’un minimum de jugeote - le clouerait sur place sans crainte de riposte. Il balaya l’assistance du regard. Tous avaient entendu le bruit et gardaient les yeux fixés sur la porte du wagon en travers de laquelle il avait renversé la commode. Même l’étrangère avait détourné la vue de lui. C’aurait été le moment idéal pour tenter de la désarmer, mais avant qu’il ait pu passer à l’action, un lourd craquement de bois se fit entendre, indiquant que les gardes du corps avaient commencé d’enfoncer la porte. Il fit un moulinet de son poignet armé à l’intention des membres du Club.

- A terre !

Rapidement et sans broncher, les riches aristocrates obéirent et s’allongèrent sur le couteux plancher du wagon. Faisant fi de son adversaire, le Grand Qosmo s’approcha de la table pour faire main basse sur les biens scintillants qui reposaient dessus. Trop tard. La porte explosa derrière lui et les gardes du corps apparurent dans la brèche. Comprenant en un instant la situation, ils se mirent à ouvrir le feu sur les deux occupants non-membres du Club des Sociétaires.
Le Grand Qosmo plongea derrière la table en acajou qu’il entreprit de renverser pour se protéger des tirs. L’étrangère, mieux placée que lui, s’était déjà abritée derrière le bar. Les membres du Club hurlaient à la mort, terrorisés par ce sentiment cruel d’être pris entre deux feux.
La situation était critique : le braquage était complètement éventé, et tous les gardes du train ne tarderaient pas à rappliquer lourdement armés. Et tout le butin potentiel du larcin était désormais éparpillé sur le sol du wagon. De surcroit, il se trouvait dans une position presque sans issue, encaissée, et à la merci de sa consœur voleuse qui disposait de toute la latitude pour l’abattre, pour peu qu’elle osât passer le nez au dessus du comptoir. Pour ajouter à sa déconfiture, le point de rendez-vous allait arriver dans 2 minutes, et il n’avait pas l’ombre d’un début de plan pour s’extraire de la situation…


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Message posté le 22:16 - 23 févr. 2016

C'était décidément bel et bien une journée "sans"...'
Liz était agenouillée derrière le bar et réfléchissait à vive allure. Comment se sortir de cette impasse ? Elle était à deux pas de l'autre porte mais ne pouvait se risquer en l'emprunter. Elle se prendrait une balle, si pas plusieurs, elle en était certaine. Elle était peut-être téméraire mais pas suicidaire.

Elle esquissa un mouvement de tête au dessus du bar pour évaluer la situation à nouveau lorsqu'une balle frôla le sommet de son crâne, ébouriffant ses cheveux et faisant glisser sa perruque vers l'arrière. Elle se baissa à nouveau en jurant. Trop de fusils, trop de balles et trop d'hommes. Quel sacré foutoir! Elle arracha sa potiche brune qui ne tenait plus en place, la serrant fortement et avec fureur dans sa main droite, laissant sa tresse d'un rouge flamboyant tomber sur son épaule droite. Avec sa tignasse lumineuse elle était maintenant certaine de ne plus passer aussi inaperçue qu'elle l'avait espéré. N'étant plus à un détail près, elle décida également d'enlever ses lunettes. Ces dernières étaient plus encombrantes qu'autre chose et elle avait dorénavant besoin de toute son acuité visuelle pour se sortir de ce merdier.

Une seule solution s'imposa à elle. Toutes les personnes dans ce wagon étaient ces ennemis, seulement elle savait mieux que personne que des ennemis communs pouvaient engendre de puissantes alliances... Alliances viables tant que les ennemis étaient encore présents.
Elle n'avait pas le temps cependant de réfléchir à ce qui se passerait après. Le présent nécessitait qu'elle prenne une décision rapidement et ce bandit était beaucoup trop organisé et terre à terre pour la prendre lui même, elle en était certaine.

D'un geste fluide, fort et rapide Liz balança sa perruque brune le plus haut possible en direction des gardes, espérant que cela suffise à faire diversion quelques secondes. Elle s'élança ensuite à toute vitesse en direction du "Grand Qosmo" et s'étala sur le sol à côté le lui, se cognant la tête sur la table au passage.

- Aïe...

Les tirs semblaient avoir redoublés, ils ne leur restait pas beaucoup de temps avant que le bois ne cède sous leurs assauts. L'homme était tourné vers elle, pétrifié. Il n'avait esquissé aucun geste pour la contrôler et elle tenait là sa chance. Elle pointa un de ses fusils sur son thorax.

- A deux, nous avons peut-être une chance. Nous pourrions traîner la table jusqu'à la porte près du bar... Ensuite vous n'aurez plus qu'à oublier ce fiasco dont vous êtes, bien évidemment, le seul responsable.

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Message posté le 19:51 - 28 févr. 2016

- Comme si c’était le moment de distribuer les bons et les mauvais points !

Derrière, les balles fusaient, venant s’incruster l’une après l’autre dans le plateau de la table. Le Grand Qosmo passa le bras par-dessus l’abri pour expédier quelques bastos au hasard et donner le change aux gardes du corps, dont le feu cessa quelques secondes, surpris par cette riposte.

- Ce plan me va. Il faut faire vite avant que…

Il sentit l’effroi le gagner. Il avait voulu faire pivoter son corps pour se mettre en meilleure position, pour tirer la table. Mais soudain, en tentant de ramener sa jambe, il avait repéré la tâche sombre sur son pantalon. Il était touché ! D’une balle enfoncée dans le mollet. La douleur, muette jusqu’ici, devint intense en quelques secondes.

- Merde.

Il avait dû être touché dans les premières secondes de la fusillade, le temps de se mettre à couvert. C’était là un bien piètre coup de sort, qui ne lui permettait pas de se lever pour le moment. Sa bonne étoile l’avait abandonné, provisoirement en tout cas. Il tourna son visage toujours masqué vers l’inconnue. Les tirs avaient repris de plus belle.

- Ca ne va pas être possible de procéder comme ça. J’ai un plomb dans la jambe, je ne peux pas tirer dessus. Je te propose d’opérer différemment : tire-moi par la jambe jusqu’à la porte, et moi je nous couvre avec mon arme. Tu vas probablement trouver ça un peu humiliant, alors dis-toi que je te colle une balle dans le dos si tu essaies de déguerpir sans moi ! Mais si tu es rapide, ça devrait aller, mon pistolet est semi-automatique, je peux les abreuver de coups sans avoir besoin de recharger systématiquement. Qu’est-ce que tu en dis ?


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Message posté le 22:05 - 9 mars 2016

En le rejoignant, Liz avait escompté pallier à cette situation désastreuse en se faisant un allié momentané. Au lieu de ça, elle se retrouvait à bonne distance de sa seule issue, planquée derrière un bout de bois en compagnie d'un estropié. La belle affaire !
Il lui était impossible dorénavant de prendre la tangente seule. Il ne la raterait pas, elle en était certaine.

- Ce que j'en dis ? J'en dis que je n'ai aucune autre alternative.

Elle rangea ses pistolets sous son jupon pour libérer ses mains. Lors de la manoeuvre, le Grand Qosmo ne put s'empêcher de remarquer la présence du petit coffret en bois sculpté. Une fois sa jupe remise en place, elle attrapa sa jambe valide.

- Bien, le moment de vérité est arrivé. Si on s'en sort vivants, je te plombe l'autre jambe.

Elle voulut insuffler un ton cru à sa menace mais n'avait pu réprimer un sourire.

Liz déploya toute la force dont elle était capable et le traîna jusqu'à la sortie du wagon. Arrivés près de la porte elle l'ouvrit, entra dans le compartiment voisin tout en rassemblant ses dernières forces pour aider le Grand Qosmo à l'y rejoindre. Durant la manoeuvre elle avait eu le temps d'apercevoir la stupéfaction sur les visages de leurs assaillants. Ils ne s'étaient pas attendus à voir pareil spectacle et c'est ce qui leur avait sauvé la mise.

Elle ferma la porte d'un coup de pied et balaya les lieux du regard en quête d'une échappatoire. Ils se trouvaient tous deux sur le balcon avant du wagon, juste en deçà des premiers compartiments du train comprenant le charbon et le bois. Ses yeux s'attardèrent sur le sol qui défilait à toute vitesse et son visage blanchit.

Elle regarda le Grand Qosmo avec espoir, priant pour que ce dernier ait trouvé une idée brillante qui pourrait leur éviter de sauter d'un train en marche...

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Message posté le 12:10 - 4 sept. 2016

- Bien joué, l’Etrangère. Qui a dit que les femmes étaient incapables de tâches physiques ? Mais trêve de bavardage. Il faut agir vite. Ils vont enfoncer cette porte encore plus rapidement que la précédente.

Le Grand Qosmo se mit debout à grand peine, s’aidant de la rambarde du balcon du wagon. Sur une jambe, appuyé contre la cloison en bois du compartiment, il inspecta les alentours en rechargeant ses pistolets. Sauter du train à cette vitesse serait pure folie, dans les circonstances présentes. Avec sa jambe touchée, il ne pourrait pas prendre d’élan pour réduire la force du choc. L’espace d’un instant, il regarda sa montre. Le point de rendez-vous était déjà dépassé de 30 secondes. Il sentit l’effroi le gagner. Même s’il parvenait à quitter le train, la perspective de se retrouver au milieu de la taïga sans moyen de transport ne l’emplissait pas d’enthousiasme.

- On ne peut pas se servir du frein d’urgence. Le train va s’arrêter complètement et ils vont se lancer à notre poursuite. Tu as peut-être tes deux jambes valides, mais je crains que sans mon aide, tu ne puisses pas réussir à rejoindre vivante la civilisation.

Malgré l’impérieuse nécessité d’agir ensemble pour espérer s’en sortir, la méfiance restait de mise entre eux, et il sentit un regard pesant s’arrêter sur lui, alors qu’il scrutait le paysage à la recherche d’une solution. Tout à coup, celle-ci s’imposa à lui.

- Regarde ! Un réservoir d’eau à devant, il y en a régulièrement au bord pour alimenter les chaudières des trains en cas de fuite.

En effet, à quelques centaines de mètres en aval du train, une large structure cylindrique en bois était située au bord de la voie. Une pipe de déversement pendait perpendiculairement aux rails. Le Grand Qosmo tira de sa veste une pelote de corde fine et minuscule grappin télescopique qu’il avait dérobé dans les dépôts d’armes de la Grande Belle Thil. Il était lui-même à l’origine de l’invention de cet outil fort pratique. En quelques tours de main, il noua la corde à l’extrémité du grappin qui se déploya en cliquetant. Il tira deux coups de feu pour fragiliser la modeste rambarde du balcon, et l’abattit d’un mouvement du bras pour libérer l’espace pour leur saut. Se tournant à nouveau vers l’étrangère, il lui tendit la main.

- Ca ne va pas être évident. Accroche-toi à moi. Quand le grappin va s’accrocher - enfin si je réussis mon coup - ça va secouer méchamment. Surtout ne me lâche pas. Si tout se passe bien, on va voltiger un bon coup, et puis ça va se calmer. Quand le train sera passé complètement, on pourra descendre. Prête ?

En guise de réponse, l’étrangère s’avança vers lui, et le prit par le revers de son grand manteau. Le réservoir d’eau n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres. Sous son masque, des perles de sueur roulaient sur le visage du Grand Qosmo. Derrière eux, un bruit sourd contre la porte indiquait que les gardes avaient entrepris de les rejoindre. La pipe de déversement était toute proche. Le Grand Qosmo se tourna une dernière seconde vers l’étrangère, dont le visage n’était qu’à quelques centimètres de son masque. Par les fentes de son masque, il reconnut alors les traits séduisant de l’escamoteuse. Passant sous la pipe du réservoir, il lança en l’air le grappin.


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